Dernière modification: 03/11/2024
Deux normes internationales principales soutiennent l’utilisation de l’ »énergie zéro » pour réduire les risques dans les machines :
ISO 14118 : Sécurité des machines – Prévention de la mise en marche inopinée (dernière édition : 2017)
ANSI ASSE Z244.1 : Maîtrise des énergies dangereuses – Verrouillage, étiquetage et méthodes alternatives (dernière édition : 2016)
L’énergie dangereuse comprend les énergies générées par l’électricité, le pneumatique, l’hydraulique, la gravité, les produits chimiques, les gaz de combustion (méthane), etc.
Le principe de l’énergie zéro
Le principe de l’énergie zéro est simple : lorsque vous devez accéder à une zone confinée (dangereuse) d’une machine, isolez et dissipez toute l’énergie et évitez que quelqu’un n’en remette une partie sous tension en plaçant votre verrou personnel (verrouillage). Placez une étiquette pour que l’on puisse vous contacter (déconnexion). Avant de commencer à travailler, assurez-vous que la partie sur laquelle vous travaillez est effectivement hors tension (Testout).
Dans des pays comme les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni, les lois sociales (équivalent du D.Lgs 81/08 en Italie) exigent l’application d’une telle technique. L’application de la méthodologie de la déconnexion dans ces pays est donc largement répandue.
En Italie, comme dans de nombreux pays européens, la méthodologie est indiquée dans des normes techniques (qui ne sont pas obligatoires). Cela fait de la déconnexion l’exception plutôt que la règle.
La consignation d’un équipement de travail doit prendre en compte les différentes énergies en présence (électrique, fluidique ou mécanique) afin de mettre et de maintenir une situation en sécurité. La méthode est aussi appelée Cadenassage.
Leur consignation nécessite des procédures particuliére qui peuvent etre imbriquées et dont l’ordre est fonction de l’analyse des risques liés à l’opération sur l’équipement (exemple: la consignation mécanique des pales d’un ventilateur nécessite au préalable la consignation électrique de son moteur).
Pour une énergie donnée, la procedure de consignation comprend généralement les phases décrites ci-apres dont l’ordre et la réalisation pourront être modifiés, aprés une analyse des risques, en fontion de la spécificité du cas considéré (par exemple, en électricité, la mise à la terre – dissipation de l’énergie accumulée – doit intervenir après la vérification d’absence de tension):
- a) séparation;
- b) condamnation et signalisation;
- c) dissipation ou rétention/confinement;
- d) vérification et identification.
La séparation et la dissipation doivent se faire au plus près de la zone d’opération afin de faciliter les vérifications.
La condamnation (Cadenassage) nécessite un verrouillage par un dispositif matériel difficilement neutralisable et facilement identifiable. Les moyens de condamnation doivent être spécifiques (dédiés). Par exemple, des dispositifs tels que carrés, triangles, cadenas standards pour verrouiller une boîte à outils ou un casier ne doivent pas être utilisés, ou alors leur utilisation, fortement déconseillée, doit être encadrée par des mesures d’organisation strictes.
La signalisation est généralement réalisée par une étiquette, une pancarte ou le cadenas lui-même.
La dissipation consiste à éliminer toutes les énergies potentiel les et résiduel les ou à évacuer les produits dangereux: décharge d’un condensateur, élimination d’une pression, vidange d’une canalisation contenant un liquide corrosif, mise au point mort bas d’une presse… Dans le cas où l’élimination n’est pas possible, on peut recourir à la rétention ou au confinement des énergies: calage mécanique d’une masse suspendue par exemple.
La vérification de l’absence de tension, de pression, etc. doit être considérée comme une opération sur une installation sous tension, en pression, etc. et implique donc la mise en place des mesures de sécurité nécessaires.
La déconsignation nécessite la même attention dans la composition et l’ordre des étapes en fonction d’une analyse des risques et de la nécessité de tester les modifications mises en œuvre. Elle ne consiste pas systématiquement à effectuer les opérations inverses de la consignation.
Méthodes alternatives
La méthodologie LOTO ne peut pas toujours être utilisée. Prenons l’exemple de l’accès à une zone dangereuse où un robot doit être configuré à l’aide d’une tablette d’apprentissage.
Dans ce cas, je dois m’assurer que tous les mouvements sont arrêtés grâce à des boucles de sécurité (verrouillages – logique de sécurité – contacteurs – actionneurs) qui doivent être conformes à la norme EN ISO 13849 ou à d’autres normes de sécurité fonctionnelle.
Ce n’est qu’un exemple. Je peux utiliser d’autres méthodes qui garantissent un niveau de sécurité propice, à condition qu’une véritable analyse des risques soit effectuée au préalable.
Cette approche est appelée « méthodes alternatives » dans la norme Z244.1 :
Le verrouillage ou l’étiquetage doivent être utilisés à moins que l’utilisateur ne puisse démontrer qu’une autre méthode assure une protection efficace des personnes. Lorsque le verrouillage ou l’étiquetage n’est pas utilisé, les méthodes alternatives ne doivent l’être qu’après l’évaluation des dangers et la documentation des risques.
Cette approche est appelée « Autres mesures pour prévenir les démarrages inopinés » dans la norme ISO 14118. Voici ce que dit la norme :
Lorsque l’évaluation des risques montre que l’isolation et la dissipation d’énergie ne sont pas appropriées pour une intervention (par exemple, chargement/déchargement manuel), les mesures suivantes, nécessaires pour prévenir un démarrage inopiné, doivent être prises le cas échéant :
- les mesures prises dans le système de commande pour empêcher la génération de commandes de démarrage à la suite d’actions involontaires d’un dispositif de commande de démarrage ou d’autres éléments (par exemple, capteurs, éléments de commande de puissance), de défaillances ou d’influences extérieures (vibrations, chocs, perturbations de l’alimentation électrique) (voir 6.2) ;
- les mesures prises au niveau A, B ou C de la machine (voir figure 1 [ci-dessous]) ou au niveau des éléments de déconnexion mécanique ou des parties mobiles (immobilisation), pour empêcher les commandes de démarrage non intentionnelles entraînant un démarrage inattendu (voir 6.3).