Dernière modification: 10/07/2023
La sécurité des machines est probablement le principal levier permettant de réduire le nombre de décès et de blessures sur le lieu de travail.
Dans l’Union européenne, les machines sont un facteur contribuant à plus de 300 000 blessures entraînant plus de trois jours d’arrêt de travail, selon des données (2008) de la Commission européenne. En Chine, 30 % des blessures traitées dans les services d’urgence des hôpitaux sont liées à des machines (données de 2011).
Chaque année, 65 000 blessures entraînant un arrêt de travail sont recensées aux États-Unis (2012) et 15 000 au Canada. Enfin, en Australie, 3 500 hospitalisations ont été enregistrées en 2013 à la suite de blessures liées à des machines.
La sécurité des machines est mieux appliquée pendant la phase de conception du développement de la machine. C’est pourquoi les législations les plus efficaces identifient le fabricant comme le principal acteur garantissant la sécurité de son produit : il s’agit de la directive sur les machines et de la loi australienne sur la santé et la sécurité au travail.
En d’autres termes, l’importance d’une conception intrinsèquement sûre a été reconnue par une série de politiques publiques et d’initiatives professionnelles en Amérique du Nord, en Europe et en Australie, qui partent du principe que l’un des moyens les plus efficaces de prévenir les décès et les blessures liés au travail est d’éliminer les risques à la source.
Le principe essentiel de la directive Machines et le concept de base de la norme EN 12100 sont les « principes d’intégration de la sécurité ».
(a) La machine doit être conçue et construite pour être adaptée à sa fonction et pour pouvoir fonctionner, être réglée et entretenue sans mettre en danger les personnes lorsque ces opérations sont effectuées dans les conditions prévues, mais aussi en tenant compte de tout mauvais usage raisonnablement prévisible.
Les mesures prises doivent avoir pour objectif d’éliminer tout risque pendant la durée de vie prévisible de la machine, y compris les phases de transport, de montage, de démontage, de mise hors service et de mise au rebut.
(b) En choisissant les méthodes les plus appropriées, le fabricant ou son mandataire doit appliquer les principes suivants, dans l’ordre indiqué :
– éliminer ou réduire les risques autant que possible (conception et construction de machines intrinsèquement sûres),
– prendre les mesures de protection nécessaires pour les risques qui ne peuvent être éliminés,
– informer les utilisateurs des risques résiduels dus à l’insuffisance des mesures de protection adoptées, indiquer si une formation particulière est nécessaire et préciser la nécessité éventuelle de fournir des équipements de protection individuelle.