Dernière modification: 24/06/2024
Il existe environ 700 normes harmonisées dans le cadre de la directive sur les machines. Peu d’entre elles, comme la norme ISO 12100, concernent l’évaluation des risques ; la plupart portent sur la manière de réduire les risques.
Les techniciens et les personnes qui doivent concevoir une machine sûre peuvent être chargées de concevoir des machines sûres peuvent être désorientés et ne pas savoir par où commencer. Vous trouverez ici une liste des normes de type A et de type B les plus importantes.
Mais le plus important est d’avoir le bon état d’esprit : c’est pourquoi nous vous donnons nos sept règles d’or.
RÈGLE N°1 : Nous appelons le dossier technique le livre des péchés. Lorsque vous effectuez une évaluation des risques, vous vous rendez compte que vous ne respectez pas toutes les exigences essentielles de santé et de sécurité de la directive : bienvenue dans le club ! Ne vous découragez pas : dressez la liste de tous les « péchés » dans le rapport d’évaluation des risques. Vous réaliserez que certains d’entre eux peuvent être facilement réduits, tandis que d’autres sont plus difficiles et nécessitent une nouvelle conception de votre machine. Nous n’avons jamais vu une machine ou une ligne de production marquée CE sans péchés !
RÈGLE N°2 : La plupart du temps, vous analyserez une machine existante, c’est-à-dire une machine déjà équipée de protections. Lorsque vous procédez à l’évaluation des risques, vous devez imaginer la machine comme « nue ».
RÈGLE N°3 : Ne faites pas l’évaluation vous-même. L’évaluation des risques doit être faite par une équipe multidisciplinaire qui comprend les opérateurs, les personnes qui travaillent sur la machine tous les jours : rappelez-vous que nous faisons l’évaluation des risques pour eux ! En tant qu’équipe compétente, il est fort probable que l’évaluation et la réduction des risques soient effectuées de manière optimale. Vous avez peut-être déjà participé à l’activité de teambuilding « Atterrissage sur la Lune« . En résumé, vous devez classer par ordre d’importance 15 objets que vous pouvez emporter avec vous pour survivre sur la Lune. Les objets vont d’une boîte d’allumettes à deux réservoirs d’oxygène de 100 livres. Chaque membre de l’équipe effectue son propre classement et, par la suite, ils doivent préparer un classement commun. Il en ressort généralement que le jugement de l’équipe est meilleur que celui de chaque membre. Il en va de même pour l’analyse des risques dont nous parlons.
RÈGLE N° 4 : Éviter de mettre la machine sous cloche. L’évaluation des risques commence dès la conception de la machine, de sorte que la première étape de la méthode de réduction des risques puisse être optimisée : l’utilisation de mesures de conception intrinsèquement sûres (ISO 12100), également appelées «Design Out» (Elimination ou Substitution) en Amérique du Nord. Malheureusement l’évaluation des risques est rarement faite au moment de la conception de la machine! En la faisant lorsque la machine a déjà été conçue, le fabricant a tendance à utiliser des mesures de protection qui limitent l’utilisation de la machine. Pour cette raison, l’opérateur peut avoir des difficultés à utiliser la machine et donc il est enclin à déjouer certaines protections. En tant que fabricant, nous devrions éviter cette situation, par exemple en mettant en œuvre des modes de fonctionnement appropriés qui permettent à l’utilisateur de faire fonctionner la machine même si certaines protections ne sont pas activées. Les modes de fonctionnement appropriés peuvent être des modes spéciaux de réglage, de changement d’outil, de détection de pannes, de maintenance ou d’observation de processus. Ils dépendent fortement du type de machine et de son application. L’essentiel est qu’en suivant la méthode en 3 étapes de la norme ISO 12100, vous devriez être en mesure d’éviter d’installer ce que nous appelons un Dôme de verre sur la machine : un Dôme de verre rend la machine sûre mais inutilisable ! N’oubliez pas que la meilleure protection est celle dont l’opérateur ne se rend pas compte.
RÈGLE N° 5 : l’analyse doit être sincère et authentique : les membres de l’équipe doivent s’exprimer librement sans craindre d’être jugés. N’ayez pas peur de rediscuter d’un aspect déjà abordé.
RÈGLE 6 : Choisissez votre propre format et évitez de faire l’évaluation des risques en vérifiant les exigences essentielles de santé et de sécurité (Annexe I de la Directive Machines). Cette vérification est une activité importante, mais qui doit être réalisée à la fin de l’évaluation des risques. L’évaluation et la réduction des risques sont des activités de « brainstorming » et non la « vérification d’une liste de contrôle » !
RÈGLE 7 : Mais quand puis-je considérer la machine comme sûre ? Ai-je effectué toutes les réductions de risques nécessaires ? Ai-je terminé cette activité ? Le risque spécifique qui subsiste est-il acceptable ? Est-il suffisant de placer un avertissement à côté du danger (par exemple une température élevée) ou dois-je le réduire par une mesure de protection ? Il est difficile de répondre à ces questions ! Il y a tellement de types de dangers et tellement d’opinions au sein de l’équipe qu’il est difficile de répondre mathématiquement à cette question, même en utilisant un tableau ou une matrice des risques ou même un outil de notation numérique ! Dois-je ajouter un outil de positionnement à la zone de chargement d’une machine de transfert ou puis-je écrire dans le manuel que l’opérateur doit utiliser un outil pour placer la pièce dans l’étau ?
Chez GT Engineering, nous utilisons les critères suivants:
« La machine est sûre lorsque vous seriez à l’aise si votre fils ou votre fille travaillait dessus ».
Effectuez l’évaluation des risques en toute sincérité, en pensant que votre enfant travaillera sur la machine. Lorsque vous vous sentez à l’aise avec cette idée, la machine que vous concevez peut être considérée sûre !